La présence française au 30e Festival international de danse de Kalamata 2024

Du 12 au 21 juillet 2024

Le Festival International de danse de Kalamata célèbre cette année son 30e anniversaire. L’IFG soutient à nouveau ce rendez-vous majeur qui accueillera cette année deux artistes français, Yoann Bourgeois et Josef Nadj.


APPROACH 17. OPENING. The unreachable suspension point.
YOANN BOURGEOIS ART COMPANY
⌚ 19:30, 20:30 & 21:30
📅 12/07 📍 KALAMATA
– Main Square
📅 13/07 📍 TRIPOLI
– Petrinou Square
📅 14/07 📍 PYLOS
– Trion Navarchon Square
📅 15/07 📍 NAFPLIO
– Syntagma Square

S’appuyant sur le mouvement « Opening » de la Glassworks de Philip Glass, Approach 17. Opening propose une vision simplifiée de trajectoires existentielles, alternant élévations et descentes, avec un escalier ne menant nulle part. La chronologie temporelle est contrariée par des jeux sur le thème de la réversibilité.

Au sommet d’une cloison invisible, un personnage parvient à échapper au vide, jouant avec les lois de la gravité et de l’apesanteur pour atteindre un état de liberté, situé entre équilibre et déséquilibre.

Ce poème visuel est centré sur une procession émouvante et vertigineuse vers le point de suspension – ce moment précis et éphémère, où un corps a progressé jusqu’à son point le plus élevé possible et où l’inévitable chute n’a pas encore commencé.

© Theo Scornstein

Full Moon
JOSEF NADJ
18/07 et 19/07 à 19h00 – Kalamata Dance Hall / Black Box

La pièce Full Moon, créée au Festival de Danse de Montpellier en juin 2024, réunit sept des huit danseurs du spectacle Omma pour poursuivre, élargir et approfondir les recherches entamées avec cette pièce. Et cette fois, Josef Nadj est avec eux sur scène.

La lune dans le titre fait référence à l’univers et à sa formation, c’est-à-dire au processus qui annonce et prépare l’apparition de la vie. Il est associé au renouveau et à la transformation. Le cycle de 28 jours et les quatre phases lunaires confèrent à l’œuvre un rythme distinct, une structure compositionnelle qui lui est propre.

Les recherches de Nadj sur les origines et l’évolution de la musique sont complétées par un autre domaine qu’il souhaite explorer dans cette création : le monde du jazz noir américain, depuis ses formes originelles – blues et spirituals – et ses mutations, jusqu’à un genre musical actuel ; qui a été accaparée par des groupes de population blanche et dont la composante danse a quasiment disparu. Il a décidé de faire découvrir aux danseurs cette musique, ces sons qui leur étaient inconnus, même si d’une certaine manière ils ont leurs racines dans le continent africain.
Avec les danseurs, il a commencé à analyser les particularités morphologiques de ces sons, en se rapprochant de leur esprit et de leur pensée et en recherchant une danse qui leur corresponde. Fruit de ce « travail passionnant », Full Moon rend un hommage indirect à quelques représentants éminents de ce mouvement : Charles Mingus, Cecil Taylor, Anthony Braxton et l’Art Ensemble of Chicago.

Full Moon utilise en outre la marionnette comme un outil qui, comme le masque, imprègne toute l’œuvre de Josef Nadj. Cette forme a été ramenée à l’essentiel lors de la création de cette œuvre. La raison pour laquelle la marionnette et le masque reviennent ici est que tous deux sont des symboles dominants de la culture africaine. Agissant comme des liens de liaison entre l’inanimé et l’animé, le mobile et l’immobile, ils projettent une autre dimension, un sens différent de celui du corps « vivant », avec lequel ils contrastent. Mais pour Josef Nadj, cette forme représente aussi le statut d’une vie prisonnière de la forme, qu’il interprète comme une version possible du créateur, une force qui tente sans succès d’interagir avec ses créations. En ce sens, la présence de la marionnette, « l’homme-poupée » aux côtés du vivant, rappelle qu’aucune création n’est jamais parfaite, et qu’il faut accepter cette imperfection comme règle du jeu.

© Theo Scornstein

©Pascale Cholette
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