2e Festival de philosophie : Les métamorphoses du féminin et du masculin

L’Institut français de Grèce est heureux de vous convier, les vendredi 26 et samedi 27 mai 2023, à partir de 19.30, à la deuxième édition du Festival de philosophie.

Après le succès de la 1ère édition consacrée aux « Métamorphoses de l’amour », cette nouvelle édition, en partenariat avec LIFO, va plus loin et met donc l’accent sur « les métamorphoses du féminin et du masculin ». Au XXIe siècle, qu’est-ce qu’être un homme ? Une femme ?

Il est temps d’interroger un patriarcat qui reproduit, génération après génération, le modèle d’une femme astreinte à la tenue du foyer, à l’éducation des enfants et au plaisir de l’homme, au nom d’une supériorité qui viendrait à ce dernier de la nature elle-même… et qui n’est en réalité qu’une construction culturelle !

Les femmes aspirent à une indépendance financière effective, à une meilleure répartition des tâches domestiques, à un rôle plus important des pères dans l’éducation, à l’égalité des droits, des désirs et des plaisirs. Alors, l’aube d’une guerre des sexes ? Bien au contraire ! Venez écouter Belinda CANNONE, romancière et essayiste et Alexandre LACROIX, philosophe qui démontreront que le combat pour l’égalité est celui des femmes avec, et non pas contre, les hommes. Ni vainqueur, ni vaincu ! Seulement, et rien de moins, la promesse d’un monde nouveau, de relations réinventées dans le couple, la famille, la société !

Mais allons plus loin. Les femmes sont-elles les seules victimes du modèle patriarcal ? Bien au contraire, François-Ronan DUBOIS, Mélanie GOURARIER, anthropologue et Daisy LETOURNEUR, essayiste nous expliqueront que les hommes sont les premières victimes d’un modèle qui, dès leur plus jeune âge, les enferment dans le postulat d’une virilité fondée sur le rapport de force et sur une compétition dont Lucile PEYTAVIN, historienne nous montrera le coût exorbitant. Cette masculinité toxique se déploie également au sein des communautés LGBTQ+, Daisy LETOURNEUR, essayiste et Fotis SERGOULOPOULOS, journaliste, discuteront du processus qui conduisent à reproduire certains aspects de la domination masculine et de l’idéal viriliste. Et si, être un homme, comme l’expliquera Claire MARIN, philosophe, c’était autre chose que le mâle, l’aventurier solitaire, le guerrier insensible et le séducteur sans âme ? Et si en renonçant volontairement à porter le poids millénaire d’un modèle viril impossible à atteindre l’homme retrouvait confiance en soi et sérénité ?

Alors, un festival de philosophie pour donner la parole aux femmes, certainement. Mais cette deuxième édition veut aussi la rendre à des hommes inquiets par la montée du féminisme, qui se disent menacés dans leur propre masculinité. Maïa MAZAURETTE, autrice, chroniqueuse, blogueuse et peintre s’efforcera de répondre à ceux (et celles) qui s’interrogent sur les formes de la séduction et de la sexualité six ans après l’explosion du #MeToo.

« On ne naît pas femme, on le devient »

Le célèbre incipit du Deuxième sexe (1949) de Simone de Beauvoir pourrait tout aussi bien aujourd’hui s’appliquer aux hommes. La virilité comme la féminité sont des constructions sociales, inscrites dans l’histoire et à ce titre, susceptibles d’évoluer ou d’être radicalement remises en cause. Les rôles sociaux et les systèmes de représentation qui ont défini pendant des siècles le féminin comme le masculin sont désormais en crise et ne peuvent plus se reproduire identiques à eux-mêmes. Ce sont ces transformations majeures et cette quête d’une nouvelle définition du masculin et du féminin et de leurs rapports que ces deux soirées de rencontres et de débats permettront d’approfondir.

Bande annonce du festival

Α. PROGRAMME GRAND PUBLIC – CONFÉRENCES ET TABLES RONDES

Vendredi 26 mai 2023
Lieu : Terrain de tennis

19h30 – Conférence inaugurale : « Les métamorphoses du féminin et du masculin »
Belinda CANNONE, écrivaine, et Alexandre LACROIX, écrivain et directeur de la rédaction de Philosophie Magazine.

L’empire du mâle est-il en déclin ? Assistons-nous à une crise temporaire et réversible de la masculinité ou aux prémices de l’inexorable décrépitude du modèle patriarcal ? Au-delà des avis parfois tranchés des un(e)s et des autres, il est bien difficile de prendre la mesure du phénomène.

Constatons d’abord que la moitié féminine de l’humanité souffre de multiples discriminations, sans en être toujours consciente, au nom d’un partage des rôles entre hommes et femmes. Le poids de l’histoire, les croyances religieuses ou les représentations culturelles de tous ordres ont consacré un ordre social qui assigne à chacun des sexes une fonction au sein du couple, de la famille, de la société. Distinction dans les rôles sociaux (sphère publique pour les hommes, privée pour les femmes). Division des tâches, des fonctions, des espaces. Puissance des stéréotypes, décuplée par les médias, la publicité, la mode, le cinéma, la littérature, qui assignent hommes et femmes dans des univers séparés.

Ensuite, reconnaissons-le, l’émancipation des femmes et leur aspiration à l’égalité des droits restent des phénomènes minoritaires dans le monde actuel. Si la vague du #Metoo a déferlé en Amérique du Nord et dans un certain nombre de pays – pas tous ! – en Europe, elle reste un phénomène marginal dans le reste du monde où s’imposent les représentations d’un homme supérieur par nature. Pire, là où elle a déferlé, et partout où elle menace un ordre établi, cette vague provoque des contre-courants et des îlots de résistance. Loin d’être gagné, le combat pour l’égalité pourrait même, dans un premier temps au moins, accroître l’hostilité entre hommes et femmes.

Poser les termes du débat, de façon claire, raisonnée, en évitant les anathèmes et sans relancer la « guerre des sexes », tel est, à Athènes, l’objet du « festival de philosophie » : faire un état des lieux, interroger comportements et attitudes des hommes et des femmes au sein du couple, de la famille et de l’organisation sociale toute entière, identifier les dynamiques culturelles, souvent inconscientes, qui assignent telle fonction à l’homme et telle partition à la femme, imaginer de nouvelles relations entre les sexes pour, au final, esquisser les ressorts d’une vie plus harmonieuse, voire plus heureuse ! Le combat pour l’égalité n’est pas celui des femmes contre les hommes, mais des femmes avec les hommes. Ni vainqueur, ni vaincu ! Seulement, et rien de moins, la promesse d’un monde nouveau !

20h30 – Conférence : La virilité, piège ou privilège ?
Lucile PEYTAVIN, historienne et autrice du livre Le Coût de la virilité
Francois-Ronan DUBOIS, agrégé de lettres modernes et Chef de projets Enjeux de société de l’Institut français de Paris
Arthur DREYFUS, auteur du Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui et réalisateur

Hommes et femmes, voués à l’amour, à l’amitié, à la cohabitation dans l’espace familial et social. Si proches par l’espèce mais rendus si éloignés par une construction culturelle venue du fond des âges, qui pose la supériorité du mâle comme fondement de l’ordre civil et politique, économique et social, moral et religieux. Cet ordre a un nom, le patriarcat, codifié par des lois, des pratiques et des coutumes organisant leur domination sur le cercle familial et, par extension, dans la sphère sociale. Système souvent rigide, parfois violent, qui confère l’essentiel des droits au patriarche, chef de famille, en charge de la sécurité du groupe et de la protection de la propriété.

S’il constitue un privilège, le patriarcat se révèle aussi un piège pour des hommes prisonniers d’un modèle unique qui, tout en organisant la supériorité de l’homme sur la femme, du père sur les enfants, tend à enfermer l’homme dans le postulat d’une virilité fondée sur la force, la compétition et l’hétérosexualité. Modèle normatif, laissant peu de place à l’expression des émotions, et qui pose pour principe que l’homme, tout à la fois chef et guide, ne rend des comptes qu’à lui-même.

Evolution des codes de la virilité, interrogation sur les critères d’une masculinité qui, de l’antiquité à nos jours, a toujours été plurielle mais parfois vécue de façon coupable et clandestine, à l’ombre d’un modèle patriarcal aussi hégémonique que rigoriste. Des hommes osent aujourd’hui vivre, exprimer, voire revendiquer ces autres formes de la masculinité, à l’écart des rapports de domination, de compétition et d’exclusion, prélude à de nouvelles formes de relations au sein du couple, de la famille, de la société.

21h30 – Conférence : Erotiser le corps masculin, mission impossible ?
Maïa MAZAURETTE, autrice, chroniqueuse, blogueuse et peintre

Parce que les femmes ont longtemps été écartées des métiers d’art, parce que les artistes homosexuels ont longtemps dû cacher leurs préférences, le nu masculin érotique est rare dans l’histoire de l’art et continue de l’être aujourd’hui. Du monde du cinéma à celui de la publicité en passant par les galeries d’art contemporain, c’est encore et toujours le corps féminin qui est considéré comme (plus) esthétique. Les hommes eux-mêmes se vivent comme moins intéressants, moins beaux que les femmes. Peut-on réparer le rapport des hommes à leur corps ? Peut-on les autoriser à s’emparer des outils de production du désir – eux qui s’autocensurent tellement ? Quand on estime n’être pas assez désiré, comment oser se rendre désirable ?

 

Vendredi 26 mai 2023
Lieu : Bibliothèque

20h30 – Conférence : Métamorphoses du féminin – la femme que l’on devient
Claire MARIN, philosophe, autrice du livre Rupture(s)
◾ modératrice : Agnès LEVALLOIS, journaliste

“Si on devient une femme, comme l’affirmait Simone de Beauvoir, il convient d’interroger ce devenir. Sommes-nous libres de définir celles que nous voulons devenir ? Cette définition n’est-elle pas d’ailleurs plurielle ? On questionnera les modèles et les modalités d’identification, les leviers éducatifs, culturels, économiques et politiques qui favorisent ce processus d’autonomisation et d’affirmation des femmes. Certaines figures, comme celle récente de “la femme puissante” renvoie-t-elle à une réalité significative ? Il reste beaucoup à faire pour qu’on puisse l’affirmer mais des solidarités se tissent, des espaces d’expression apparaissent, la littérature se féminise, le female gaze enrichit le cinéma contemporain. Mais quel prix payent encore les femmes pour accéder à des droits élémentaires ? Comment, malgré le retour ou la persistance de politiques conservatrices et patriarcales, aider les jeunes filles à développer la confiance en leurs capacités et leur pouvoir ? Quelle place est-on prêt à leur faire? Il semble que le monde aujourd’hui découvre avec surprise son autre moitié. La face du monde pourrait bien en être changée.”

21h30 – Discussion : Déconstruire la virilité. Oui, mais comment ?
◾ avec : Mélanie GOURARIER, anthropologue, chercheuse au CNRS, autrice de Alpha mâle, Séduire les femmes pour s’apprécier entre hommes et Daisy LETOURNEUR, autrice du livre On Ne Naît Pas Mec, membre du collectif « Toutes Des Femmes »
◾ modératrice : Christina GALANOPOULOU, directrice de l’information et des réseaux sociaux à LIFO

Depuis le mouvement #MeToo, à l’heure des nouvelles générations féministes, les hommes feraient l’objet d’une « dévirilisation ». Tandis que les trois premières vagues de féminismes s’attachaient à la revendication de droits pour les femmes (le vote et la conquête de l’espace publique ; les droits reproductifs et la liberté sexuelle ; la condition des femmes autres que blanches, bourgeoises et hétérosexuelles), la quatrième – celle dans laquelle nous sommes pris aujourd’hui – s’intéresse directement aux comportements masculins et vise à les réformer.

L’expression consacrée, qui sanctifierait l’avènement de cet homme nouveau tant recherché, est : « homme déconstruit ». Pour atteindre l’égalité, il faudrait en passer par un processus de remise en cause de l’identité masculine. À tel point que certains craignent que le masculin ne se dilue dans l’indéterminé, le neutre voire – horreur ! – le féminin lui-même… Alors, comment définir le masculin aujourd’hui ? Est-il en voie de disparition ? Peut-on encore définir ce qu’est un homme, aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’un homme, et cet homme nouveau a-t-il encore de l’avenir ?

Déconstruction n’est pas destruction ! Dans la définition qu’en donnait Jacques Derrida, déconstruire, c’est d’abord prendre conscience que ce qui est conditionné par l’histoire, la technique, l’institution, la société, la morale, la norme, n’est pas une donnée naturelle. La nature n’a aucun rôle dans les comportements virils toxiques. Ni la biologie, ni même le taux de testostérone ne condamnent les hommes à des comportements agressifs. Seules, et encore trop souvent, éducation, culture, médias, sphère professionnelle voire l’organisation de la société et du système politique répètent à l’infini les des stéréotypes de genre qui organisent la suprématie du masculin sur le féminin.

Retour sur la fabrique, dès le plus jeune âge, des stéréotypes de genre et des assignations. Injonctions de puissance et de performance perpétuent cet ordre viril qui fonde les rapports de domination au sein du couple, de la famille, sur le lieu de travail et dans la société. Avec l’aspiration des femmes à l’égalité des droits, la montée en puissance du féminisme, la fulgurance du #MeToo qui a mis au premier plan les questions de la séduction, du consentement et des violences sexuelles, l’homme est confronté à ses privilèges et à ses contradictions. Certes, les hommes ont mené de durs combats pour les libertés et pour les droits, mais n’ont-ils pas omis libertés et droits des femmes, ceux-là mêmes qui pouvaient contester leur suprématie ?

 

Samedi 27 mai 2023
Lieu : Terrain de tennis

19h30 – Conférence : De l’homme sans émotion à l’homme en perdition ?
Claire MARIN, philosophe, autrice du livre Rupture(s)
◾ modératrice : Agnès LEVALLOIS, journaliste

Le modèle viril est-il en crise ? Dans nombre de sociétés, les codes de la virilité font l’objet d’une contestation amplifiée par la vague du #MeToo. La libération de la parole des femmes, la montée en puissance du féminisme et l’écho que donnent à celui-ci média, réseaux sociaux et plateformes numériques, confrontent les représentations traditionnelles de la virilité, interrogeant la figure symbolique du « Marlboro Man », aventurier solitaire, guerrier insensible, séducteur sans âme…

Stoïque, dur, autonome, sans émotion. Tels sont quelques-uns des mots d’ordre de la masculinité traditionnelle. Et pour certains hommes, ils exercent une influence puissante. L’idée que les « vrais hommes » présentent ces caractéristiques est ancrée dans notre culture, même après des décennies de discussion sur l’évolution des rôles de genre.

Souvent les hommes souffrent de ce qu’on appelle l’alexithymie masculine normative (tiré du grec a- : préfixe privatif, lexis signifiant « mot » et thymos signifiant « humeur »), définie comme des difficultés à identifier, à différencier ou à exprimer leurs émotions, laissant autant de partenaires, seuls et frustrés par des conjoints émotionnellement indisponibles.

Pourtant les garçons naissent aussi sensibles que les filles. Mais à travers la socialisation, ils perdent la « permission » de ressentir et de se connecter pour se conformer aux normes masculines traditionnelles qui mettent l’accent sur la compétition, la performance, l’agressivité, en décourageant l’expression d’émotions vulnérables.

Quel rôle l’idéologie masculine traditionnelle joue-t-elle dans ces disparités et que faut-il mettre en place pour les changer ? Comment la masculinité traditionnelle affecte-t-elle la santé mentale et la santé physique des hommes ? Comment cela affecte-t-il les femmes ? Notre perception de la masculinité a-t-elle changé au fil du temps ? Les hommes plus jeunes sont-ils moins attachés aux idées masculines traditionnelles que leurs pères ?

20h30 Discussion : la masculinité hégémonique, l’obsession du gay macho
◾ avec : Daisy LETOURNEUR, essayiste, auteur du livre On Ne Naît Pas Mec, membre du collectif « Toutes Des Femmes », François-Ronan DUBOIS, agrégé de lettres modernes et Chef de projets Enjeux de société de l’Institut français de Paris et Fotis SERGOULOPOULOS, présentateur et acteur.
◾ modérateur : Nicolas EYBALIN, Directeur de l’Institut français de Grèce

Gays, lesbiennes, trans… ont-ils inventé des formes d’amour, de séduction et de sexualité différentes, enfin libérées des injonctions du modèle viril ? Rien n’est moins sûr ! Avec l’hyper-masculinisation des corps et le rejet des apparences efféminées, l’archétype du gay plutôt jeune, musclé et multipliant les partenaires, le « genre » et la masculinité toxique semblent encore ancrés dans la culture gay, comme pour conjurer les représentations homophobes qui, depuis le milieu du XXe siècle, font des gays et lesbiennes les contretypes de l’idéal de virilité ou de féminité. Cette figure de la virilité « brute » est aussi la plus valorisée sur les sites pornographiques, dans les magazines gays ou les applications de rencontres.
Cette fétichisation de la virilité s’inscrirait ainsi dans une logique de (re)production des normes et des hiérarchies de genre dominantes. La prise de conscience est tardive. Il a fallu attendre les premières études queer pour engager la réflexion sur la façon dont les minorités sexuelles peuvent, elles aussi, participer à la production de normes spécifiques. Cette table-ronde fait le point sur les caractéristiques de l’homo-normativité aujourd’hui.

21h30 Discussion : le sexe après #MeToo ? Faut-il être avocat pour coucher en 2023 ?
◾ avec : Maïa MAZAURETTE, autrice, chroniqueuse, blogueuse et peintre, Mélanie GOURARIER, anthropologue, chercheuse au CNRS, autrice de Alpha mâle, Séduire les femmes pour s’apprécier entre hommes et Arthur DREYFUS, auteur du Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui et réalisateur
◾ modératrice : Agnès LEVALLOIS, journaliste

Six ans après l’explosion du mouvement # MeToo, de nombreux hommes disent manquer de repères amoureux – ils ne savent plus comment se comporter, ni ce qu’on attend d’eux. Dans cette table ronde axée sur les pratiques, les experts s’interrogeront sur tout ce que MeToo a changé dans nos relations intimes : comment séduire quand on est un homme (une séduction active ou passive) ? Comment s’assurer du consentement de ses partenaires ? Quelles pratiques sont féministes, est-ce que certaines ne le sont pas ? Est-on obligé de découvrir sa prostate pour être un bon allié féministe ? Et dans une relation suivie, comment ne pas être un goujat, sans pour autant jouer les amoureux transis ? Le public pourra poser ses questions à la fin du débat.

22h30 – Ciné-philo avec Alexandre Lacroix
Alexandre LACROIX, directeur de la rédaction de Philosophie magazine, présente quatre extraits de films qui illustrent, depuis le cinéma de la « Nouvelle vague », l’évolution des relations hommes/femmes au cinéma. Cette présentation sera suivie d’une séance de questions/réponses.

🎞️ La discussion entre Anna Karina et Brice Parain dans « Vivre sa vie » (1962)
🎞️ La scène d’ouverture de « Tenue de soirée » (1986)
🎞️ Le Cours de séduction dans « L’Auberge espagnole » (2002)
🎞️ Un extrait du film « Girl » de Lukas Dhont (2018).

 

Samedi 27 mai 2023
Lieu : Bibliothèque

19 h30 – Conférence : Mâle alpha : séduire les femmes : tout un programme !
Mélanie GOURARIER, anthropologue, chercheuse au CNRS, autrice de Alpha mâle, Séduire les femmes pour s’apprécier entre hommes
◾ modératrice : Christina GALANOPOULOU, Directrice de l’information et des réseaux sociaux à Lifo

Convaincus de vivre dans une société où leurs prérogatives seraient en voie d’être confisquées par les femmes, des hommes revendiquent une place qu’ils auraient perdue. Symptomatique de ce mouvement, les « boy’s club » ou la « Communauté de la séduction » et autres entre soi masculin entend réhabiliter une hypothétique masculinité perdue en façonnant des séducteurs d’exception que promeut un business juteux de la drague : des coaches dispensent ainsi à des hommes en quête d’accomplissement des techniques de développement personnel réputées pouvoir transformer, selon la hiérarchie d’excellence du groupe, n’importe quel « loser » en « alpha mâle alpha ». Actifs, sûrs d’eux-mêmes, les alphas mâles se reconnaissent entre eux par leur palmarès auprès des femmes, qu’ils choisissent comme des trophées à collectionne

L’entre soi masculin perdure dans tous les milieux : pendant les afterworks entre collègues, autour du barbecue, à l’entraînement sportif, dans les communautés de gamers… Comme si l’appartenance au groupe devait être affirmée, réitérée, exhibée même, pour que l’identité masculine demeure.

Emergence d’un courant « masculiniste » de résistance en Amérique du Nord, en Europe aujourd’hui. Nébuleuse de coaches, de psys et d’auteurs de toutes catégories, les masculinistes s’efforcent de réhabiliter la séduction, avec l’idée qu’apprendre à séduire les femmes permettra de renforcer une identité masculine en perdition. Qui sont-ils et quelle est cette « cause des hommes » qu’ils prétendent défendre ? Comment le masculinisme se définit-il par rapport au « féminisme », aux lois contre le harcèlement sexuel, à l’impératif du consentement, au mouvement #Metoo ? Comment comprendre la crise de la masculinité et quelles réponses apporter à cette crise identitaire ?

Quand s’approprier le statut de l’opprimé permet paradoxalement d’asseoir sa propre domination. Les filles, méfiez-vous de qui vous offrira le prochain verre !

20h30 – Conférence Aimer : qu’est-ce qui a changé ?
Belinda CANNONE, écrivaine

On forme des couples depuis longtemps – des siècles – mais à quelles conditions ? pour quelles raisons ? Et surtout, les conceptions de l’amour et du désir, de leur intrication, changent avec le temps. La révolution féministe n’est pas étrangère aux transformations du couple et du mariage pendant le XXe siècle…

21h30 – Conférence : les hommes coûtent (très) cher !
Lucile PEYTAVIN, historienne et autrice du livre Le Coût de la virilité
◾ modératrice : Efie FALIDA, journaliste à Ta Nea

Dans Le Coût de la virilité, Lucile Peytavin évalue à quelque 95 milliards d’euros le coût annuel des comportements asociaux des hommes en France. En d’autres termes, c’est le montant dont la France ferait l’économie… si les hommes se comportaient comme des femmes. De quoi parlons-nous ? De l’énorme surcoût qui est lié aux comportements de la moitié masculine de la population française, largement sur-représentée dans les prisons, dans les faits de violence, de délinquance, de criminalité ou de comportements à risque… Derrière ces comportements, il y a des victimes, des vies brisées et un coût faramineux en termes de services de police, d’enquêtes, de frais de justice…

Violences, crimes et délits commis par les hommes (et par les femmes !) n’ont aucune origine dans la nature ou dans la biologie, mais, bien souvent, dans un processus d’acculturation, d’assimilation de la violence au travers des codes d’une virilité qui sont enseignés dès le premier âge, s’éprouvent dans la cour de l’école et se cristallisent à l’adolescence. Peut-on inventer une éducation qui, prenant la mesure consciente d’une transmission de ces codes, parviendrait à… réduire le cout de la virilité ?

22h30 – Conférence : La vie heureuse, ou hommes et femmes : un destin partagé
◾ Belinda CANNONE, écrivaine

On oublie trop souvent qu’on ne saurait penser « aux femmes », ou « aux hommes », comme à des ensemble homogènes et distincts. Hommes et femmes sont en relation. Garder présent à l’esprit cette notion de relation est la condition pour penser une révolution féministe qui ne soit pas une guerre des sexes. Notre vocation commune : partager un destin.

Peut-on penser une relation entre les êtres sans postuler leur appartenance à un genre ? Comment trouver les voies d’une réconciliation entre les sexes et inventer ensemble une vie heureuse ?

 

Β. PROGRAMME ÉDUCATIF

Samedi 27 mai 2023
Lieu: IFG – Salle Petit Prince

« Ateliers PHILO-ART »
Animés par Chiara PASTORINI, philosophe, autrice, animatrice et formatrice en philosophie pour enfants, fondatrice du projet Les petites Lumières.
Ateliers proposés en français avec traduction simultanée en grec.

14h00 – 15h15: Atelier philo-dessin : « Les filles et les garçons » (pour les 5-11 ans, sur inscription : [email protected], places limitées à 15 participants).

15h30 – 16h45: Atelier philo-mime. : « Les filles et les garçons » (pour les 12-18 ans, sur inscription : [email protected], places limitées à 15 participants).

Une table est masculine ou féminine? Et un arbre? Si les mots du langage courant sont tantôt masculins et tantôt féminins, comment peut-on penser cette différence pour les êtres humains?
À travers le mythe d’Aristophane qu’on trouve dans Le Banquet de Platon, les enfants et les adolescents seront emmenés par une marionnette-philosophe à éclaircir de façon ludique cette question ancienne et toujours actuelle.

La discussion philosophique sera articulée avec une pratique artistique qui permettra de mettre en mouvement la pensée et déconstruire les préjugés !

26 - 27 Mai 2023

19:00

Jardins de l'École française d'Athènes (6, rue Didotou)

Entrée libre | Traduction simultanée 
2e Festival de philosophie : Les métamorphoses du féminin et du masculin
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