Cité internationale des arts 2024-2025: Théodora Kanelli, l’artiste selectionnée
Depuis près de 60 ans, la Cité internationale des arts à Paris accueille des artistes du monde entier. Lors de cette résidence, artistes, écrivain(e)s et créateur(ice)s sont amené(e)s à rencontrer leurs publics et des professionnels, dans le cadre culturel effervescent parisien. En 2024, l’Institut français de Grèce, s’associe au programme des résidences de l’Institut français de Paris, et vous présente Théodora Kanelli, artiste grecque sélectionnée pour une résidence à l’été 2024.
Le parcours de Théodora Kanelli
Théodora Kanelli est une artiste qui travaille entre la Grèce et la France. Elle a étudié à l’Université Aristote de Thessalonique (Diplôme d’architecte, 2014), à l’Institut Supérieur des Arts de Toulouse (DNAP, 2015) et aux Beaux-Arts de Paris (DNSAP, 2018). Elle a exposé aux galeries Thaddaeus Ropac, Valérie Delaunay, Jeune Création à Paris, Zina Athanasiadou à Thessalonique, au KYAN à Athènes, à l’Université métropolitaine de Londres, à la Corderie Royale à Rochefort (liste non exhaustive). Elle a remporté le prix SNF Art-Works de la Fondation Stavros Niarchos (Athènes, 2019). Elle a créé avec l’artiste Lise Thiollier un livre d’art intitulé Hurlons, dit le chien publié par Keda-press (2022). Elle a enseigné l’art à l’IsdaT (Toulouse, 2023-2024) et à l’école Hill (Athènes, depuis 2021), réalisé des ateliers artistiques au festival Itinéraires à Marpissa (Paros, 2022, 2023) et conçu la scénographie du spectacle théâtral Cette guerre que nous n’avons pas faite (Paris, les Caraïbes 2017).
Dans le cadre de la résidence à la Cité internationale des Arts
Théodora Kanelli va développer le projet Dialogues des femmes exilées. Elle considère la période de la résidence comme un processus ludique et circulaire, à la fois personnel et universel, qui va lui permettre de se questionner sur la mobilité continue de l’homme dont on sait qu’elle exige l’appropriation éphémère de nouveaux espaces. La « grande question » est : Traverser des strates où on devient « étranger » est-il une condition pour le refuge ? Théodora Kanelli s’intéresse à la manière dont une personne peut se sentir « chez-soi » et au rôle que la langue maternelle peut jouer dans ce sentiment (Barbara Cassin). Il s’agit d’une approche discursive et empirique de Paris à travers l’histoire de deux femmes, Angelique Ionatos et Etel Adnan, dont l’écho retentit dans ce qu’elles ont pu vivre dans cette ville. Elle imaginera un jeu pour trois « joueuses », les deux artistes et elle-même. Elle se concentrera sur leur façon de créer pendant leur séjour à Paris en tenant compte du contexte social et politique de l’époque. Enfin, il s’agira de questionner comment leur œuvre devint un acte de résistance et de lutte. Prenant appui sur une cartographie de Paris, elle créera trois parcours visuels et poétiques pour pouvoir ensuite les développer en parallèle. Cette approche expérimentale et subjective est fondée sur des données réelles. Chaque mois sera divisé en quatre notions inventées : la recharge, l’interaction, l’alimentation et la production. Le produit final sera un livre d’art et une installation qui sera composée par trois grandes « boites » remplies par les œuvres qui fonctionneront comme de multiples symboles (boites Fluxes).