Journée internationale de lutte pour les droits des femmes
Le 8 mars n’est pas une « joyeuse fête de la femme ! », un hommage à la beauté des femmes en échange d’un bouquet de roses rouges, d’une sortie au restaurant, de bijoux, de lingerie ou d’une boîte de chocolats ! Il ne s’agit pas non plus d’une Saint-Valentin bis ou d’une fête des mères bis, encore moins d’une journée visant à célébrer « l’éternel féminin » comme si n’existaient qu’une seule façon d’être une femme ou un seul modèle de féminité.
C’est donc une journée d’action, de sensibilisation et de mobilisation dédiée à la lutte pour les droits des femmes.
Il s’agit de dénoncer les inégalités et les injustices dont les femmes sont victimes et qui persistent par la perpétuation de stéréotypes et d’injonctions de genre. Il s’agit de contester l’idée d’une hiérarchie naturelle des sexes conférant à l’homme une posture virile, symbole de pouvoir, de compétition et de puissance, et reléguant la femme dans les rôles de mère… ou de poupée !
Le 8 mars, nous lirons probablement des enquêtes évoquant les discriminations à l’embauche, aux évolutions de carrière, aux rémunérations. Nous entendrons des témoignages sur la « charge mentale » des femmes sur lesquelles, bien plus que sur les hommes, repose la responsabilité d’organiser la vie familiale et l’éducation des enfants ; des témoignages sur les violences domestiques ou sexuelles dont les femmes sont victimes et sur les difficultés des femmes à être entendues par la police et la justice.
La question à se poser serait plutôt : pourquoi, en 2023, a-t-on encore besoin d’une Journée internationale des droits des femmes ? Dans un univers qui reste marqué par la prégnance d’un modèle patriarcal, comment faire évoluer les pratiques, rendre la parole aux femmes et faire en sorte que leurs voix soient entendues dans le couple, la famille, le monde du travail, les relations sociales ?
Le féminisme n’est pas une guerre contre les hommes mais une lutte contre le conditionnement social et les structures qui permettent à la domination masculine de se perpétuer. Le féminisme est un humanisme, une aventure collective, qui concerne autant les hommes que les femmes.
Alors, le 8 mars, rejoignez-nous à l’Institut français de Grèce pour débattre de vos expériences, de votre ressenti, de vos initiatives. Venez entendre une parole qui libère. Mais surtout, surtout : n’offrez pas de bouquets, nous voulons des droits, pas des fleurs !
PROGRAMME
18h00 : Masterclass « Bye bye relations toxiques »
Avec Nathalie GIRAUD-DESFORGES, praticienne en psychothérapie IFS, thérapeute de couple, sexothérapeute.
Réservations des places ici, à partir de mercredi 1er mars à 10h00
Qu’il s’agisse d’enjeux de pouvoir et de domination au travail, de manipulation, d’emprise ou de jalousie au sein du couple ou en famille, au travail, les liens toxiques nous épuisent et nous font souffrir.
Comment reconnaître les signes d’une relation toxique ? Quels effets ces relations ont-elles sur notre corps et sur notre esprit ? Pourquoi nous laissons-nous empoisonner ? Comment apprendre à les repérer pour mieux se protéger ? Comment s’affranchir des relations qui nous font souffrir pour aller vers d’autres types de combinaisons émotionnelles ?
19h00 : Discussion « La profondeur du superficiel ou la tyrannie de la beauté »
Participants :
- Jean-François AMADIEU, sociologue spécialiste des relations sociales au travail ainsi que des déterminants physiques de la sélection sociale. Il est le directeur de l’Observatoire des discriminations, qui procède à des testings afin de réaliser les premières mesures scientifiques des différentes discriminations à l’embauche en France. Il est l’auteur du Poids des apparences. Beauté, amour et gloire (Odile Jacob, 2002).
- Nathalie GIRAUD-DESFORGES, praticienne en psychothérapie IFS, thérapeute de couple, sexothérapeute.
Modérateur : Nicolas EYBALIN, directeur de l’Institut français de Grèce.
Discussion sur la tyrannie de l’esthétique, les critères de beauté, le modèle incroyablement brutal de la femme jeune, blanche, maigre, modèle dominant dans les secteurs de la mode, de la publicité et sur les réseaux sociaux.
De l’école à l’entreprise, dans la sphère des sentiments comme dans le monde des media, la beauté semble conférer un avantage évident, comme si elle témoignait d’un privilège de la nature tout autant que d’une force de caractère. Dictature de l’apparence dans le domaine professionnel, dans le champ amoureux ou encore dans l’espace politique. Ne sommes-nous pas spontanément plus indulgents envers un beau visage, plus enclins à lui faire confiance, à lui offrir ou à lui pardonner ? Et si notre visage, notre corps, nos vêtements et notre allure jouaient un rôle essentiel dans notre destinée ? Interrogeons l’apparence physique, qui est peut-être l’un des facteurs les plus insidieux de la discrimination sociale et de la reproduction des inégalités ?
Dans notre société, c’est d’abord aux femmes qu’il incombe d’incarner la beauté même si la pression augmente chez les hommes. Le rapport des femmes à la beauté et vis-à-vis de leur corps est une source d’angoisse : il devrait être plaisir, il est souvent souffrance, lié à une insatisfaction permanente. On n’est jamais assez belles, assez minces. Ce qui génère une impression d’échec puisque l’idéal de beauté est de plus en plus inatteignable. Troubles psychologiques, dépressions, troubles anorexiques, repli sur soi. Le problème n’est pas de vouloir être belle, c’est que cet objectif devient plus important que l’essentiel et de faire ainsi dépendre de la beauté son identité et sa place dans la société.
20h00 : Projection – Campagne antisexiste : « Et si on posait les mêmes questions aux hommes et aux femmes ? » (3 minutes)
Collectif Sista x Mirova, produite par Malmö Productions
Les femmes dirigeantes ne sont pas interrogées dans les médias de la même manière que leurs homologues masculins. Le collectif Sista est un collectif de femmes entrepreneures.
20h05 : Discussion « Maltraitance médicale : l’héritage encore vivace d’une médecine patriarcale »
Participantes :
- Maud LE REST, journaliste spécialisée dans les droits des femmes, les discriminations de la santé
- Christina GALANOPOULOU, rédactrice en chef de ampa.lifo.gr
Discussion sur un aspect souvent méconnu des discriminations subies par les femmes et que révèlent plusieurs enquêtes. Pourquoi les douleurs des femmes peinent-elles à être entendues et prises en compte par le corps médical ? Pourquoi les infarctus du myocarde sont-ils plus tardivement détectés chez les femmes que chez les hommes ? Pourquoi, lorsqu’un couple souffre d’infertilité, la femme est-elle le plus souvent considérée comme responsable et soumise prioritairement à des batteries de tests ?
Nombre de femmes subissent des violences médicales qui peinent à être entendues par un corps médical très largement marqué par une logique et par des pratiques de nature patriarcale. Du diagnostic au traitement, les statistiques révèlent des biais de genre qui aboutissent parfois à de véritables cas de maltraitance.
21h15 : Projection – PAPICHA (PAPICHA), de Mounia Meddour (105′ – 2019 – France)
Avec Khoudri, Shirine Boutella, Amira Hilda Douaouda
Film en français, sous-titré en grec
Synopsis :
Papicha, c’est Nedjma, étudiante en français dans l’Algérie des années 1990, au début de la « décennie noire ». Aspirante styliste, elle vend ses modèles dans les night clubs d’Alger. Mais les affiches imposant le port du voile religieux couvrent bientôt les murs de la résidence universitaire.
Dans un puissant appel à la liberté et à l’émancipation des femmes, Nedjma entreprend d’organiser un défilé de mode entre les murs de sa résidence, dessinant ses modèles à partir du haïk, la pièce d’étoffe qui fait le vêtement traditionnel des femmes algériennes.
ÉVÉNEMENT PARALLÈLE :
Conférence de Nathalie GIRAUD-DESFORGES, Praticienne en psychothérapie IFS, thérapeute de couple, sexothérapeute, au Lycée Franco-Hellénique Eugène Delacroix : « Pornographie, jeunesse en danger : comment sensibiliser nos enfants ? »
Informations :
Évènement avec traduction simultanée
08 Mar 2023
18:00
Auditorium Theo Angelopoulos -Institut français de Grèce